The Ard : l'interview

Publiée le : 01/12/2022

The ARD. Un nom qui claque comme un appel à une région. En provenance directe de Neufchâteau, on découvre aujourd’hui ce groupe original, à la base folk mais aux compositions bien plus riches qu’il n’y paraît… et avec une philosophie musicale tout à fait à part. Rencontre !

Votre biographie le précise, le nom « ARD » est pour Ardenne ; aviez-vous d’autres suggestions de nom avant de baptiser le groupe « The ARD » ?

Il y a eu deux alternatives en tant que KOA, qui est une essence de bois provenant de Hawaï, très précieuse et que nous avions en commun sur nos guitares. Ce nom nous faisait voyager car nous travaillions sur l’aménagement d’un van et plusieurs de nos textes sont dédiés à la « van life ». Et BOX a aussi été envisagé un temps du fait d’un sentiment d’enfermement dans cette période relativement particulière socialement en 2020. On avait envie de quelque chose de plus personnel et sans connotation négative. Dans tous les cas, on a toujours désiré quelque chose de conceptuel et d’hyper court pour être immédiatement mémorisable. The ARD, et cette attache locale, est vraiment adoptée désormais. Cela aura encore plus de sens lorsque nos morceaux seront écoutés hors frontières et donneront l’envie de découvrir cette région depuis… qui sait Hawaï !

Toujours dans votre bio, on peut lire : « The ARD, c’est la composition qui s’intéresse à nos racines » et, plus loin, « …avec une certaine envie de changement voir de retour en arrière pour plus d’essentiel ! » ; ça se traduit comment, en musique ?

Pour les racines, cela passe par des thématiques textes bien particulières avec des mises en contexte qui sont spécifiquement présentées en live car on donne une importance à la compréhension des morceaux, ce qui est crucial dans un travail d’écriture. Le thème qu’il aborde, l’espace-temps bien particulier dans lequel il prend accroche, etc. Cela aide aussi l’auditoire à pouvoir comprendre le morceau et vouloir le fouiller par la suite. Nous mettons d’ailleurs à disposition les textes et leurs traductions en français.
L’envie de changement… Elle est souvent mise en avant en répondant à un système que l’on juge artificiel et fragile, qui se faïence sans cesse comme un fractal. A l’égoïsme ou l’individu préfère de lui une image avec un filtre l’améliorant, on préfère l’authenticité. On revendique plus de moments simples et d’échanges humains comme une bande d’amis se retrouvant dans un café de village. A la croissance prédatrice, on préfère un rapport respectueux retrouvé à la nature.

Plus loin, on lit aussi ceci : « Nous avons une volonté d’avoir des guests durant nos concerts sur des projets éphémères. » ; un guest, concrètement, qu’est-ce que ça apporte ?

Le 12 novembre dernier, au pub « The Oak » à Breux, nous avons eu l’occasion de pousser Maëlle, une habitante de Grandvoir de 17 ans, sur sa 1re scène indoor en piano-voix, en solo puis en duo chant sur deux de nos compos en fin de concert. Hormis la dynamique que cela crée pour le public et nous, c’est aussi une façon donner un coup de pouce à quelqu’un qui débute. En tant que chanteur je sais ce que c’est de devoir trouver sa place et donne ce que je n’ai pas toujours reçu. Dans d’autres circonstances c’est surtout l’échange et le plaisir de voir des musiciens s’approprier nos morceaux de façon plus ou moins créative.

Vous venez de Neufchâteau ; ça bouge un peu là-bas au niveau musique ?
On a bon espoir avec les lives incroyables sur la scène flottante au Lac, les Fêtes de la musique, le festival Game of Tournay, les lives au café Aux Couillons et Tchesté, les Ateliers partagés… Ça devient bien. On est d’ailleurs actif pour la 3 e édition des Fêtes de la musique à Grandvoir et son concept rock and mob. Petite randonnée mob pour découvrir la région tranquillement en mode vintage, s’accompagnant de divers concerts éclectiques !

Si on devait citer un groupe et un album dans lequel tous les membres du groupe se retrouvent, ce serait lequel ?

Impossible de trancher… donc « Delta - Babel » de Mumford and Sons. « Both are masterpieces » !

Propos recueillis par Romuald Collard.